11 avril 2022

Quel mois de mars exceptionnel pour notre équipe de l’Avcaix, nous sommes sur toutes les courses et presque sur tous les podiums (6 victoires, 13 Podiums). Mais comment se réjouir pleinement de ce premier bilan quand on voit l’image terrifiante de ce cycliste civil tué en pleine rue à Boutcha par un tir de char de l’armée russe.
Dès le début de la guerre en Ukraine le monde s’est soulevé dans un élan de solidarité sans précèdent. Et notre communauté cycliste s’est aussi mobilisé pour contribuer à sa manière au soutien du peuple ukrainien. De toutes parts nous avons pu voir des cyclistes se mettre à pédaler en physique comme Lachlan Morton (EF Éducation first) ou en virtuel sur les plateformes comme Zwift pour récolter des fonds pour les associations d’aide au peuple ukrainien. Certains comme Tony Martin vendent leurs trophées pour aider les enfants ukrainiens et des dons de vélos afflue de toutes parts et c’est tant mieux. De tout temps pendant les guerres, quand les ponts sont effondrés, les voies coupées, que l’essence manque, le vélo reste un moyen de transport plus agile et plus rapide, que bien d’autres moyen de locomotion. Pendant la seconde guerre mondiale, en plus de se rendre rapidement aux rendez-vous, au sein des organisations clandestines le vélo permet aux agents de liaison de faire parvenir rapidement des messages et des renseignements entre les différents résistants. Un vélo pliant compact militaire est même inventé, et utilisé par les soldats parachutistes britanniques pour se déplacer silencieusement vers leurs objectifs après leur largage sur zone.
Aujourd’hui des Ukrainiens s’en servent pour acheminer des médicaments et des vivres sur un front en perpétuel mouvement comme ce directeur sportif réputé d’une équipe cycliste amateur à Kiev, Yegor Pachinko. L’homologue de Jean Michel Bourguoin, appelle tous ses amis cyclistes et décide de créer une sorte de « Deliveroo de l’humanitaire ». Malheureusement beaucoup n’ont pas répondu à son appel car partis au front de guerre. Espérons que ces jeunes cyclistes surement pétris de talent en rechaperont, non pas comme Lucien Petit Breton ou Octave Lapize ancien vainqueur du tour de France mort au combat pendant la première guerre mondiale. Avec ses 18 coureurs ils n’hésitent pas à parcourir parfois dans des conditions difficiles plus de 150km par jour pour trouver de la nourriture, des médicaments et pour ensuite les apporter aux personnes isolées et venir en aide à celle en difficultés, « Ma seule arme c’est mon vélo » dit-il.