5 octobre 2021

Un mois après avoir décroché le Graal olympique aux côtés d’Alexandre Lloveras, Corentin Ermenault, champion de France de poursuite, 3ème aux championnats de France de contre-la-montre, vice-champion du monde en tandem paralympique, champion olympique de médaillé de bronze aux JO de Tokyo en poursuite (en attente peut-être d’une seconde) a signé – et de loin – l’une de ses plus belles saisons si ce n’est la meilleure. Le temps de la remise en cause est loin derrière lui désormais. Seule ligne de conduite dès à présent, les JO 2024 à Paris chez les valides sous le maillot Vert et Noir selon toute vraisemblance.

Comment as tu vécu cette expérience paralympique ?
J’ai vécu une superbe expérience lors de ces JO paralympiques ! Elle restera inoubliable. Elle m’a permis de découvrir d’autres choses du vélo et d’autres sports en fait parce que ce n’est pas du cyclisme comme on le pense et comme le pratique habituellement. Ca m’a apporté aussi beaucoup de choses sur moi-même, sur la notion de partage, sur des valeurs nobles en sport. J’étais déjà dans cet état d’esprit mais cette expérience m’a conforté dans ces domaines. J’aime ce monde du paralympisme, les gens qui y sont et qui œuvrent pour tous ces athlètes. Habituellement, le handicap reste un sujet tabou. Moi, j’ai toujours déconné avec des mecs qui ont rencontrés des accidents de la vie. Je les vois comme tout le monde, je ne fais aucune différence. Ces personnes préfèrent cette attitude celle avec laquelle on peut aborder parfois leur handicap avec un peu de légèreté.

Vous ratez la médaille de bronze en poursuite pour 3 dixièmes. Que s’est il passé dans les 200 derniers mètres ?
Cette médaille ratée d’un cheveu aura été dure à digérer et dur à vivre sur les premiers instants d’après course. Qu’est-ce qui s’est passé…? On a faiblit sur la fin tout simplement. Cela faisait déjà quatre tours que ça devenait compliqué et finalement on se fait reprendre sur ces 200 derniers mètres alors que nous avions fait la course devant jusqu’à ces des derniers instants. Ce fut un dur moment à passer.

Une suspension du coureur polonais est en cours pour suspicion de dopage. Cette décision j’imagine que vous l’attendez avec impatience ?
On l’attend avec impatience oui et non. Les Jeux sont passés maintenant. La course est passée aussi. Nous ne revivrons pas les instants du podium ni les émotions qui vont avec. Même si nous récupérons cette médaille, elle aura forcément un goût différent de celles des autres parce que nous sommes restés sur un sentiment de tristesse après ce cette course. On ne crachera pas dessus bien sûr mais les moments qui vont avec on ne les revivra pas et ca n’enlèvera pas non plus la contre performance que nous avons réalisée.

Les Jeux paralympiques, un des principaux objectifs cette saison, sont derrière toi maintenant. Le cap c’est Paris 2024 désormais sur les deux Jeux (valides et paralympiques)?
C’est impossible d’être aligné sur les deux Jeux. Cette année je pouvais m’aligner sur le JO des valides. J’ai fait un choix et je ne le regrette pas. Pour 2024, je ne me suis pas décidé encore à 100 %. A la base, ces jeux paralympiques devaient être un one shot avec Alex (Lloveras) et puis finalement l’aventure s’est super bien passée. J’ai vécu de très bons moments. Je suis toujours dans la réflexion. Je pense quand même repartir pour les JO en valide. Ma décision n’est pas encore totalement arrêtée mais c’est quand même celle-là qui se précise.

L’actualité de Corentin Ermenault ces prochaines semaines c’est repos après un été tout feu tout flamme ?
J’ai passé une très grosse année autant mentalement et physiquement. Une période assez éprouvante où il a fallu se relancer à 2000 %. Donc, ce n’est pas difficile, la fin de l’année c’est du Off jusqu’au début du mois de décembre. J’ai profité pleinement des instants post JO durant lesquels j’ai parcouru toute la France pour retrouver ma famille et mes amis pour leur faire partager mes médailles. Cap sur 3 semaines de vacances à présent au soleil à l’étranger et ensuite ce sera le moment de reprendre l’entraînement.

Corentin sous les couleurs de l’AVCAix c’est toujours d’actualité ?
Logiquement, je serai toujours aixois la saison prochaine. On essaie de s’engager et de trouver des solutions pour aller jusqu’aux JO de Paris. C’est un peu plus difficile maintenant que je ne suis plus professionnel. Il me faut trouver des sponsors maintenant pour financer ma préparation dans sa globalité… J’en profite d’ailleurs pour passer un appel aux entreprises qui seraient intéressées pour me suivre jusqu’à Paris 2024 !