11 juin 2019

Avec Jonathan Couanon, Simon Carr est la révélation de cette première partie de saison. Régulier, victorieux et à l’écoute, ce jeune coureur progresse à toute allure. Son profil ? Simon est taillé pour les courses à étapes. Bon au contre-la-montre et excellent dès que la route s’élève, nul doute que les prochains mois seront aussi prolifique que ce début d’année. 

Bonjour Simon. Raconte-nous tes récents succès ? Comment ça s’est passé ?

Au départ de la quatrième étape de la Vuelta Navarra, j’étais mal placé au classement général car j’avais perdu du temps les deux premiers jours (près de 9 minutes). Avec Richard Grizel, nous avions convenu qu’il fallait que j’attende les 40 derniers kilomètres. À 25 kilomètres de l’arrivée, dans une portion de terre en montée, le peloton a explosé. Nous étions une vingtaine au sommet. Après une rapide descente, nous avons entamé une nouvelle ascension. J’ai pris la décision d’attaquer. Nous sommes partis à cinq. Les quatre autres étaient placés au général et se sont observés. J’ai profité de ce moment pour m’isoler. J’étais seul et je n’ai pas compris tout de suite qu’il y avait un coureur encore devant. Il possédait 4 minutes d’avance ! Je voulais gérer mon effort mais avec cette info, j’ai finalement dû en remettre. J’ai roulé à bloc jusqu’au pied de la montée finale. L’écart s’était réduit à 30 secondes. J’ai donc géré afin de pouvoir l’attaquer directement au moment de la jonction. À 3 kilomètres de l’arrivée, j’ai produit mon effort pour le lâcher. Finalement, je l’emporte avec plus d’une minute d’avance sur celui qui sera le futur vainqueur de l’épreuve.

Les routes Espagnoles te réussissent bien, comment l’expliques-tu ?

C’est surtout tombé sur un pic de forme. J’avais préparé ce bloc de trois courses (Bidassoa, Isard et Navarra) avec pour objectif de marcher sur la Ronde de l’Isard. J’aime bien également le style des courses espagnoles. Les équipes contrôlent avec un ou deux leaders puis tout se joue dans le final, à la pédale. C’est beaucoup plus lisible tactiquement que les épreuves françaises.

Néanmoins, sur la Ronde de l’Isard tu es resté en retrait par rapport à tes attentes (20ème du classement général). 

Je visais une victoire d’étape et une place au général. Malheureusement, je suis tombé malade et j’étais très diminué. Ça s’est clairement vu au niveau des watts. Les sensations sont revenues à la Vuelta Navarra même si je n’étais pas remis à 100%. C’est vraiment dommage. Enzo, Alex, Richard et moi sommes tombés malades…

Comment as-tu préparé ces objectifs ? 

Avant la Bidassoa, j’ai fait de bonnes semaines. J’ai notamment reconnu les étapes de la Ronde de l’Isard. J’ai enchaîné les journées d’entraînement et fait quelques bi-quotidiens. Je me suis servi de la Bidassoa pour préparer l’Isard. Mon père a également acheté un scooter. Ça m’a permis de faire plus de séances, notamment un entraînement de 4 heures avec 4*15 minutes derrière scooter. J’ai aussi fait des sessions de sprints derrière scooter pour garder le rythme entre les courses.

Pour cette première année à l’AVCA, comment s’est passée ton intégration ?

Pour l’instant, ça me convient parfaitement. C’est vraiment ce que j’espérais avec le calendrier et les coureurs. Les « vieux » (Romain, Clément, Florent et Adria) m’apprennent beaucoup de choses. Et lorsque je suis avec le front des espoirs, c’est plutôt sur moi que les responsabilités reposent. C’est très intéressant d’avoir ces deux expériences. Pour revenir au calendrier, c’est top ! Toutes les courses me correspondent. Au niveau matériel, c’est un autre monde par rapport à ce que j’ai connu.

As-tu plus d’affinité avec un coureur en particulier ? 

Je suis quelqu’un de solitaire alors difficile de ressortir quelqu’un en particulier. J’aime rouler seul par exemple. En revanche,  l’ambiance est excellente dans l’équipe, je me sens très bien dans ce groupe.

Enfin, quels sont tes objectifs à venir ?

Le Tour du Pays de Savoie, le Val d’Aoste et le Piémont Pyrénéen. Au Savoie, il aura tous les leaders de l’équipe. Au Val d’Aoste, les résultats reposeront plus sur mes épaules. Si je devais en citer qu’une, ça serait le Val d’Aoste.  Après, ça ne me dérangerait pas de gagner au Savoie et au Piémont !

Simon lors de sa victoire sur la Vuelta Navarra