7 juin 2018

Chaque mois, Le Quotidien de l’AVCA paraît avec les actualités du mois, des articles sur nos coureurs et anciens coureurs, les anecdotes, le « tac o tac », etc. Voici un article du numéro sorti en mai. 

Lorsque « Le Quotidien de l’AVCA » paraît, la première réaction à chaud nous vient d’Italie et plus précisément de Piese Pio X, dans la Province de Trévise. Elle émane de Marcel Tinazzi, un des grands noms de l’histoire de notre club. Preuve que le boss de MS Tina, la prestigieuse marque de vêtements sportifs qu’il a créée en 1986, n’a pas oublié l’époque dorée où il portait fièrement le maillot vert et noir, avant d’aller faire une brillante carrière chez les pros (… tout en restant licencié à l’AVC Aix).

Personnage attachant s’il en est, Marcel Tinazzi aura été le plus explosif et le plus brillant d’une fratrie de quatre coureurs cyclistes, originaire d’Algérie, qui a agité le cyclisme provençale dans les années 70-80.

Grande gueule à la sensibilité à fleur de peau, Marcel évoque souvent avec nostalgie les années vécues à l’AVC Aix, l’affection qu’il témoignait au président Marcel Lieutier, son amitié avec le regretté Gérard Naddéo qu’il appelait « Denbrouke », avec Gérard Gasquet, alias « Gachu » et autre Jean-Louis Picca (« Piccus ») . Comme il se plaît à faire référence à une des gloires du passé, un mystérieux Faldutto… plus connu sous le nom de Paul Neri. La référence à l’Italie reste présente dans l’univers cycliste de « Marcello » Tinazzi.

Coureur amateur au palmarès bien fourni (une cinquantaine de victoires… voire plus), Tinazzi ne donnait cependant pas l’impression à l’époque de pédaler dans la facilité. On vantait sa combativité, son extrême courage et ses qualités de finisseur. Mais, à dire vrai, on s’interrogeait (… mais pas lui) quant à sa capacité de faire carrière chez les pros. Une interrogation que l’intéressé allait balayer très rapidement d’un sprint rageur et victorieux, lors du championnat de France 1977, à Château-Chinon.

Champion de France professionnel à 23 ans, sous le maillot de l’équipe Flandria, emmenée par le champion du monde Freddy Maertens, « Tina » avait lancé de façon aussi convaincante qu’inattendue une carrière qui allait être jalonnée de quelques exploits mémorables. On citera en référence sa victoire dans Bordeaux – Paris 1982 (une grande classique qu’il a terminée quatre fois dans les cinq premiers) où sa probante 13e place au classement général du Tour de France 1981, avec l’équipe Sem-France Loire, au sein de laquelle il ne rechignait pas à faire le job pour l’Irlandais Sean Kelly, star de l’époque.

Et puis, nous allions oublier l’essentiel : Marcel Tinazzi détient (sans doute pour toujours) le record de victoires dans la très célèbre Ronde d’Aix qu’il a remportée à trois reprises, en 1978 (sous le maillot Peugeot), en 1982 et 1983 (Sem-France Loire).

Sa carrière de coureur cycliste terminée, Marcel Tinazzi allait entamer en Italie la nouvelle carrière que l’on sait, dans la conception et la confection d’équipements cyclistes (et autres). Toujours avec le même professionnalisme et le même esprit gagneur qui l’animaient sur le vélo. Il fut le fournisseur officiel des équipes de l’AVC Aix durant de longues années, avant d’accepter avec fair-play que « son » club ne fasse affaire avec Madewis, dans le cadre d’un partenariat aujourd’hui bien établi. Ce qui ne l’aura pas empêché de réaliser quelques commandes « express » à la demande de son copain Jean-Michel Bourgouin, ne serait-ce que pour marquer l’authenticité du lien affectif qu’il garde avec Aix.

Quand on a toujours, comme Marcel Tinazzi, le cœur en vert et noir, au point de passer généreusement l’intérêt du club avant celui de sa propre entreprise, on ne peut qu’inspirer de la sympathie et de la reconnaissance. Alors, merci Marcel et comme tu dis toujours : « Dai, dai, dai, dai… » !